Publié dans Editorial

Douloureuses mémoires !

Publié le dimanche, 27 mars 2022

Un crime de sang ne s’oublie jamais. Si les crimes tels les vols, les abus de confiance, les actes de corruption ou de concussion et autres seront un jour prescrits. Tout crime ayant versé du sang provoquant notamment la mort d’homme ne s’efface jamais. Un acte imprescriptible ! Dire que les Malagasy ont effacé de leurs mémoires les douloureux évènements de mars 47, c’est faire un raccourci honteux de l’Histoire de Madagasikara.
Les descendants des Arméniens ne sont jamais prêts à oublier le génocide ayant couté la vie à 1 à 2 millions d’Arméniens de 1915 à 1923.
Les juifs se rappelleront toujours des fours crématoires nazis ou autres ordonnés par Adolf Hitler pour décimer les juifs. Le Führer en avait abattu près de six millions !
Les Algériens garderont toujours en mémoire les crimes des « harkis », des nervis à la solde de l’armée française, contre les Algériens durant la « guerre d’Algérie » de 1954 à 1962.
Les « Tutsi » commémoreront toujours le génocide au Rwanda de 1994 où environ 800 000 d’entre eux périrent.
Et la liste n’est pas du tout exhaustive. Il y en a des cas de crime de sang éparpillés dans le monde que les descendants présents commémorent toujours dans la dignité. Un devoir de mémoire que chaque génération ne manquera pas d’honorer.
Dans la nuit du 28 au 29 mars 1947, soit 75 ans jour pour jour aujourd’hui et demain exactement, les agents de sureté du pouvoir colonial surprirent des dirigeants nationalistes en pleine réunion ou chez eux dont le lieutenant Randriamaromanana. En effet, discrètement et suffisamment informés par certains « collabos » de l’objet de la réunion, les sbires du pouvoir colonial n’avaient pas eu trop de problèmes pour « cueillir » des activistes de la lutte anticoloniale la nuit du 28 mars.
Certes, des mouvements de contestation ont été prévus au moins dans trois sites à savoir Antananarivo, Moramanga et Manakara (trois pôles d’exploitation coloniale) pour dénoncer les abus et les répressions des colons. La date reste encore à déterminer. Mais, bien informés, les colons et leurs séides ont devancé la « chose ». Le jour du 29 mars, des actes subversifs et destructifs furent déclenchés. La ville de Moramanga prit feu. Des voyageurs de train, au départ de Moramanga, pris au piège dans un wagon, ont été fusillés à la sortie de la ville. A Manakara, des chasse- poursuites dans la forêt contre des indigènes, taxés d’être des « insurgés », avaient eu lieu. Les Sénégalais, en fait les « harkis » de Madagasikara, abattent sans sommation tout ce qui bouge sur leur passage.
Hubert Deschamps, administrateur de colonie de son état, faisant fonction d’historien de fortune à la solde du pouvoir, fait état de « quelque dix mille victimes » seulement. Mais, Pierre Boiteau, lui aussi fonctionnaire colonial vit autrement le cours des évènements. Il déplore des centaines de milliers de morts !
Si ce n’est pas un crime de guerre ou un génocide, c’est quoi exactement ?
Ce jour du 29 mars 1947, il y a eu des morts et des morts ! Le pays pleure de ses morts. On s’en souvient toujours !  La génération présente et à venir a le devoir sacré de le commémorer dignement.
Ndrianaivo


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Editorial

  • Constat accablant
    Lors de son périple qui devait l’amener à Amboasary-Atsimo et de retour pour rallier Taolagnaro, le Chef de l’Etat Rajoelina a eu droit à une douche froide qui l’a irrité. En effet, le numéro un du pays se mit en colère en constatant de visu des dysfonctionnements et des négligences des agents locaux en liaison avec des responsables à l’étage supérieur. Rajoelina s’insurge du fait que des responsables au niveau des Fokontany snobent carrément des consignes et instructions qu’il avait bien voulues transmettre lors de ses passages précédents notamment concernant le carnet biométrique pour chaque famille. L’Etat misait beaucoup sur l’usage à bon escient de cet instrument que chaque famille membre de la communauté (Fokontany) doit obligatoirement avoir en possession. Le père ou la mère de famille, selon le cas, est censé disposer et le garder soigneusement ce précieux outil. D’abord, on doit le remplir soigneusement avec l’aide des responsables…

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